vendredi 15 juillet 2011

Eiger, l'itinéraire

En bleu sur la photo. C'est assez approximatif, et il y avait moins de neige quand j'y étais, mais ça donne une idée:



Et pour le plaisir, la trilogie Eiger, Mönsch et Jungfrau:

jeudi 14 juillet 2011

THE EIGER

Projet en tête depuis 3 ans, depuis que Seb m'a dit que c'était possible d'aller au sommet de l'Eiger pour un alpiniste 'normal', avec un itinéraire d'envergure mais pas la face nord...
Après une journée de préparation / acclimatation autours de l'Aiguille du Midi sous un soleil radieux:



nous voila donc partis pour l'ascension de l'Eiger par l'arête Mittellegi, les 3 et 4 juillet 2011.
Après 3 heures de route nous vola dans le train entre Grindelwald et Kleine Scheidegg. Une Bratwurst à la Kleine Scheidegg entourés de groupe de Japonais et d'Indiens plus tard, nous sommes dans le train en direction de Jungfraujoch. Pour nous le trajet s'arrête à la station Eismer, où l'on a une vue plongeante sur les glaciers depuis des fenêtres creusées dans le rocher de la montage. Fenêtres similaires à la station Eiger Nordwand juste avant, où là les fenêtres sont directement dans le face Nord. Ils sont fous ces Suisses, au départ c'était même des balcons au milieu de la paroi...

Après qq hésitations dans les couloirs de service de la ligne de chemin de fer, nous sortons sur le glacier, direction Mittellegihütte, à 3350m d'altitude, après 2h30 de glacier puis de rocher.
Nous serons 6 au refuge ce soir là, donc grand confort et pas de risque de bouchon le lendemain. Très bon accueil de Corinne, la gardienne.



Après une nuit à rêver de l'arête, mais plutôt avec une vision de quelque chose d'insurmontable, bref pas une très bonne nuit, nous voila partis à l'assaut de l'ogre.



Le projet intial était de monter par l'arête Mittellegi que l'on voit à droite, et de redescendre par l'arête Sud à gauche, avant de rejoindre le glacier du Monsch et la gare de la Jungfraujoch. Mais cet itinéraire de descente n'est pas tracé car il y a trop de neige, et le guide Suisse au refuge nous conseille la descente par la face ouest.



Pas de photos ni de vidéo dans la montée, la concentration est à son maximum, je suis incapable de faire autre chose que de bien regarder ou mettre mes pied
s et mes mains. Ce n'est pas très difficile techniquement, il y a beaucoup de cordes fixes, mais l'ambiance est bien là, avec la face nord à droite, 1800m de parois quasi verticale, et qq centaines de mètre de vide de l'autre côté aussi... Bref il ne faut pas se louper. Je met toute ma confiance dans Seb.
Du rocher, du rocher et du rocher, c'est long, c'est haut, crampons or not crampons en fonction des passages, jusqu'au gros gendarme, le Grosse Turm. Ensuite, une arête de neige, heureusement bien tracée, toute fine comme on les aime, côté face Nord... J'avoue que je n'ai pas trop regardé en bas!!
Le sommet nous apparaît très accueillant après à peine 5 heures de montée, pile poil dans les temps des topos!


Petite pause au sommet en compagnie de 2 Anglais qui nous suivaient pendant la montée.



L'arête de neige depuis le sommet:



L'arête Sud et le Monsch depuis le sommet:




Nous voila donc partis pour la descente par la face Ouest. Descente facile normalement car ouverture avant 1900 (si la première a été faite avant 1900, c'est facile, si c'est après 1900 ça commence à être beaucoup plus dur a priori...)
Mais quand même 1700 mètre de D-, une trace pas évidente du tout, et des nuages qui commencent à se regrouper au-dessus de nous. Après avoir suivi une mauvaise trace et pris la décision de remonter qq centaines de mètres pour retrouver un spit, le morale commence à diminuer, et les jambes à fatiguer. En plus le rocher est pourri, un espèce de pierrier géant. La gare de train que nous voyons depuis le début de la descente ne grossit pas, on ne voit pas l’itinéraire, on ne sait pas combien de temps il va nous falloir, la trace dans le névé du bas paraît toujours plus loin...
Bref une descente pas vraiment agréable mais on y est arrivé, après plus de 7 heures et une mémorable descente de névé sur les fesses...Et un sprint final pour essayer d'avoir un train (on ne connaissait pas les horaires et 2 ou 3 heures de marche en plus pour rejoindre la voiture ça ne nous disait rien...)

Mais nous sommes arrivés 40 minutes avant le départ du dernier train, et sur nos pieds, même si j'ai pensé à plusieurs reprises que ça aurait pu finir par un petit vol en hélico! La veille 6 personnes ont été récupérées par les secours dans l'arête Mittellegi ou au sommet!
Pas le temps de s'arrêter pour une bière à la Kleine Scheidegg mais le champagne nous attendait avec Anne-Sophie et Nico à Quintal!

En bref: un sommet mythique, des couleurs magnifiques, notamment les alpages de Grindelwald et Wengen vert fluo vu d'en haut, le Monsch impressionnant en face de nous, un train mythique lui aussi, avec une petite porte de sortie du tunnel au glacier, une descente interminable, des courbatures pendant 4 jours, une course magnifique, de beaux souvenirs........et l'envie de retourner en montagne!
Et la prochaine fois à Grindelwald ce sera à l'Hôtel Bellevue!

mercredi 6 avril 2011

Les 14 deux milles des Bauges

Il y a 14 sommets de plus de 2000 mètres dans les Bauges, parallèle amusant avec les 14 sommets de plus de 8000 mètres que compte la planète. Comme les 8000 sont un peu loin pour y aller le week end, je me lance dans l'ascension des 2000 des Bauges!

- Premier 2000: la Pointe de la Sambuy, 2198m

En juillet 2010 j'ai fait la Pointe de la Sambuy, mais malheureusement les photos ont été perdues avec la mort de l'ordinateur de Nico...
Ce sommet peut être assez facile car un télésiège arrive à 1800m d'altitude! Mais j'avais quand même fait la descente complète à pied, et en courant pour m'entraîner au trail, ce qui m'avait valu de bonnes courbatures aux cuisses.

Avec le printemps j'attaque donc les autres 2000...

- Deuxième 2000: le Mont Colombier, 2043m



Une montée assez courte (850m de dénivelé avec à peine 4km de distance), avec une vue imprenable au sommet, le Mont Colombier étant isolé et en plein milieu des Bauges: Belledonne et Chartreuse, Mont Blanc, Tournette, lac d'Annecy, Dent du Chat et bien sûr tous les autres sommets des Bauges.

3 heures de balade en aller-retour

Nice-Briançon en ski de rando









Une très bonne semaine de ski de rando en raid, avec l'UCPA.
On n'a pas vraiment été de Nice à Briançon, on est parti de Pontebernardo, en Italie, en contrebas du col de Larche, à la limite entre le Mercantour et le Chambeyronnet.
De très belles ascensions, de la neige plutôt mieux que ce à quoi on aurait pu s'attendre, en particulier une descente de rêve le dernier jour dans la poudreuse!
Des gîtes très confortables, avec des douches chaudes, dans lesquels on a très bien mangé!

Des photos:
https://picasaweb.google.com/Sarah90300/NiceBrianconMars201102?authkey=Gv1sRgCISQkNSCspruHw&feat=directlink

mardi 8 février 2011

Pour en savoir plus...quelques liens intéressants

Pour en savoir plus sur les missions sur lesquelles j'ai travaillé, voici quelques liens

- Bangladesh avec Solidarités International
Programme d’assistance aux victimes du cyclone Aila– District de Satkhira, Bangladesh
*Un petit film sur le projet
http://dai.ly/elsDTC
*Des photos du projet et des bénéficiaires
http://www.solidarites.org/missions/bangladesh/expo-photos2/index.html
*La page Bangladesh du site web de Sol
http://www.solidarites.org/missions/bangladesh/action-humanitaire.shtml

-Pakistan avec MSF Belgique - Urgence inondation
*Les rescapés des inondations reconstruisent leur vie
http://www.msf-azg.be/fr/main-menu/actualites/infos/news-detail/table/1630.html
*La situation 6 mois après
http://www.msf-azg.be/fr/main-menu/actualites/infos/news-detail/table/1636.html

-Haïti avec MSF Belgique - Urgence choléra
*Qu'est-ce que le choléra?
http://www.msf-azg.be/fr/main-menu/msf-sur-le-terrain/themes/theme-detail/table/8.html
*Les défaillances du système d'aide internationale dans le contrôle de l'épidémie de choléra en Haïti
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=87231
*L'évolution de la propagation de l'épidémie de choléra
http://www.msf-azg.be/fr/main-menu/actualites/infos/news-detail/table/1628.html

*Pour comprendre l'action humanitaire mise en place après le tremblement de terre: Haïti, un an après
http://www.msf-haiti-one-year-later.org/


Et bien sûr les sites internet de MSF et Sol
http://www.msf-azg.be/fr.html
http://www.solidarites.org/default.shtml

lundi 7 février 2011

Haïti et Cie







Bonjour à tous,

me revoilà après une (très) longue absence, depuis mon retour du Pakistan...
Je vais essayer de garder ce blog plus ou moins à jour, en tous cas d'y écrire de temps en temps pour faire partager à ceux que ça intéresse mes expériences et mes projets.

Donc depuis mon dernier message, que s'est-il passé??
Je suis resté un petit mois en France au retour du Pakistan, juste assez pour assister au mariage de Jojo & Ronan, évènement qui a aussi pesé dans la balance pour anticiper mon retour! Et pour faire qq sortie de ski sur le glacier de Tignes au mois d'octobre.

Jusqu'à ce que MSF me rappèle pour me proposer de partir sur une nouvelle urgence: l'épidémie de choléra en Haïti.
Départ super rapide puisque MSF m'a appelée le mardi, j'étais dans le train pour Bruxelles le mercredi et en route pour l'aéroport le jeudi soir...
Que dire de cette mission maintenant qu'elle est derrière moi depuis qq semaines...

-Une 'vraie' urgence médicale, avec la mise en place d'un CTC (Centre de Traitement du Choléra) dans un hôpital de Petite Rivière de l'Artibonite (PRA pour les intimes), région touchée tout au début de l'épidémie fin octobre 2010
-Une grosse équipe d'expats les premières semaines, puis de plus en plus petite et de plus en plus féminine!
Comme je suis arrivée une petite semaine après le début de l'épidémie et que je suis restée jusqu'à la fermeture de la base de PRA par MSF, j'ai pu voir l'évolution de la situation mais aussi de la gestion du projet, ce qui était vraiment intéressant.
-Plus de 150 nouveaux malades chaque jour au début de l'épidémie, en moyenne 5 lorsque MSF est parti, en laissant à une ONG locale et au ministère de la santé les moyens de gérer l'épidémie.
-Mes premiers morts, qu'heureusement je n'ai pas eu à préparer moi même, j'ai juste assisté à la procédure...
-Une grosse activité watsan: dans les épidémies de choléra il faut en permanence tout désinfecter avec des solutions de chlore, et traiter l'eau. On vit dans une ambiance chlorée qui rappèle la piscine, avec des pantalons personnalisés chaque jour avec de nouvelles tâches blanches.
-Une énorme équipe watsan de nettoyeurs, de videurs de seaux, de videurs de poubelles, de gardiens, de pulvérisateurs... Jusqu'à 180 Haïtiens à gérer! Puis leur expliquer au fur et à mesure la réduction d'activité et donc d'effectifs...
-De nombreux déplacements dans les villages de la zone, très rurale et montagneuse, pour aller former les infirmières et employés des dispensaires locaux et leur donner les moyens de traiter les malades rapidement, dans les villages, afin d'éviter des heures de marche que beaucoup d'entre eux étaient incapables de faire sans mourir en route. D'où une découverte du pays par 4x4, à pieds, en hélico... Magique.
-Des avocats et des chadecs délicieux...
-Aucun problème de santé! J'ai échappé à la dengue et à la malaria.
-Des énormes mygales dans la maison....

Je suis restée finalement 2 mois à Petite Rivière, et de pouvoir vivre la fermeture du projet a été très enrichissant, même si cette période n'a pas été toujours facile.

Concernant le choléra, l'épidémie n'était bien sûr pas finie lorsque nous sommes partis de PRA, mais MSF était là pour l'urgence et pour apporter un appui technique à l'hôpital local, forcément débordé par cet afflux de patients souffrant d'une maladie inconnue sur l'île. Après 2 mois et une nette diminution des cas, beaucoup de formation, la construction d'un CTC en dehors de la structure de l'hôpital pour ne pas perturber les fonctionnement des autres services, la passation a pu être réalisée au ministère de la santé, appuyé par une ONG locale présente sur place depuis et pour de nombreuses années.

Après un Noël à Port-au-Prince, retour en France avec qq dizaines de degrés de moins!
Une belle mission, de belles rencontres, un pays beaucoup moins dépaysant que le Bangladesh ou le Pakistan! Mais qui a son charme.
Je suis vraiment contente d'être restée 2 mois pour suivre ce projet jusqu'à la fin, 2 mois dans la campagne haïtienne, heureusement loin de Port-au-Prince, et loin des clichés que l'on peut avoir sur ce pays.