jeudi 14 juillet 2011

THE EIGER

Projet en tête depuis 3 ans, depuis que Seb m'a dit que c'était possible d'aller au sommet de l'Eiger pour un alpiniste 'normal', avec un itinéraire d'envergure mais pas la face nord...
Après une journée de préparation / acclimatation autours de l'Aiguille du Midi sous un soleil radieux:



nous voila donc partis pour l'ascension de l'Eiger par l'arête Mittellegi, les 3 et 4 juillet 2011.
Après 3 heures de route nous vola dans le train entre Grindelwald et Kleine Scheidegg. Une Bratwurst à la Kleine Scheidegg entourés de groupe de Japonais et d'Indiens plus tard, nous sommes dans le train en direction de Jungfraujoch. Pour nous le trajet s'arrête à la station Eismer, où l'on a une vue plongeante sur les glaciers depuis des fenêtres creusées dans le rocher de la montage. Fenêtres similaires à la station Eiger Nordwand juste avant, où là les fenêtres sont directement dans le face Nord. Ils sont fous ces Suisses, au départ c'était même des balcons au milieu de la paroi...

Après qq hésitations dans les couloirs de service de la ligne de chemin de fer, nous sortons sur le glacier, direction Mittellegihütte, à 3350m d'altitude, après 2h30 de glacier puis de rocher.
Nous serons 6 au refuge ce soir là, donc grand confort et pas de risque de bouchon le lendemain. Très bon accueil de Corinne, la gardienne.



Après une nuit à rêver de l'arête, mais plutôt avec une vision de quelque chose d'insurmontable, bref pas une très bonne nuit, nous voila partis à l'assaut de l'ogre.



Le projet intial était de monter par l'arête Mittellegi que l'on voit à droite, et de redescendre par l'arête Sud à gauche, avant de rejoindre le glacier du Monsch et la gare de la Jungfraujoch. Mais cet itinéraire de descente n'est pas tracé car il y a trop de neige, et le guide Suisse au refuge nous conseille la descente par la face ouest.



Pas de photos ni de vidéo dans la montée, la concentration est à son maximum, je suis incapable de faire autre chose que de bien regarder ou mettre mes pied
s et mes mains. Ce n'est pas très difficile techniquement, il y a beaucoup de cordes fixes, mais l'ambiance est bien là, avec la face nord à droite, 1800m de parois quasi verticale, et qq centaines de mètre de vide de l'autre côté aussi... Bref il ne faut pas se louper. Je met toute ma confiance dans Seb.
Du rocher, du rocher et du rocher, c'est long, c'est haut, crampons or not crampons en fonction des passages, jusqu'au gros gendarme, le Grosse Turm. Ensuite, une arête de neige, heureusement bien tracée, toute fine comme on les aime, côté face Nord... J'avoue que je n'ai pas trop regardé en bas!!
Le sommet nous apparaît très accueillant après à peine 5 heures de montée, pile poil dans les temps des topos!


Petite pause au sommet en compagnie de 2 Anglais qui nous suivaient pendant la montée.



L'arête de neige depuis le sommet:



L'arête Sud et le Monsch depuis le sommet:




Nous voila donc partis pour la descente par la face Ouest. Descente facile normalement car ouverture avant 1900 (si la première a été faite avant 1900, c'est facile, si c'est après 1900 ça commence à être beaucoup plus dur a priori...)
Mais quand même 1700 mètre de D-, une trace pas évidente du tout, et des nuages qui commencent à se regrouper au-dessus de nous. Après avoir suivi une mauvaise trace et pris la décision de remonter qq centaines de mètres pour retrouver un spit, le morale commence à diminuer, et les jambes à fatiguer. En plus le rocher est pourri, un espèce de pierrier géant. La gare de train que nous voyons depuis le début de la descente ne grossit pas, on ne voit pas l’itinéraire, on ne sait pas combien de temps il va nous falloir, la trace dans le névé du bas paraît toujours plus loin...
Bref une descente pas vraiment agréable mais on y est arrivé, après plus de 7 heures et une mémorable descente de névé sur les fesses...Et un sprint final pour essayer d'avoir un train (on ne connaissait pas les horaires et 2 ou 3 heures de marche en plus pour rejoindre la voiture ça ne nous disait rien...)

Mais nous sommes arrivés 40 minutes avant le départ du dernier train, et sur nos pieds, même si j'ai pensé à plusieurs reprises que ça aurait pu finir par un petit vol en hélico! La veille 6 personnes ont été récupérées par les secours dans l'arête Mittellegi ou au sommet!
Pas le temps de s'arrêter pour une bière à la Kleine Scheidegg mais le champagne nous attendait avec Anne-Sophie et Nico à Quintal!

En bref: un sommet mythique, des couleurs magnifiques, notamment les alpages de Grindelwald et Wengen vert fluo vu d'en haut, le Monsch impressionnant en face de nous, un train mythique lui aussi, avec une petite porte de sortie du tunnel au glacier, une descente interminable, des courbatures pendant 4 jours, une course magnifique, de beaux souvenirs........et l'envie de retourner en montagne!
Et la prochaine fois à Grindelwald ce sera à l'Hôtel Bellevue!

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